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ENQUÊTE : L'I.A. POUR GÉNOCIDER GAZA [préface & traduction par Electre]

INVESTIGATION : USING A.I. TO WIPE OUT GAZA

Article trop long pour email, à lire direct sur le site !
Click here to read in english !


We apologize for not providing an english version of our preface of this disheartening investigation… but feel free to ask Joogle Translate for a butchered translation of this one-of-a-kind piece that stands against both Israel’s bloodthirst and the West’s cuckery !

If enough of you reach out to request a proper personal translation then I’ll make it happen, so don’t hesitate !


[1990] "Bonnes nouvelles ?"
[2023] "Bonnes nouvelles !"
[2015-2024] : demain une décennie de censure en ligne et pénitence virtuelle MAIS bien réelle pour l'auteur de cet article et SEULE FRANÇAISE à avoir frontalement et productivement traité de la Question Juive dès 2015 jusqu'à son éradication des réseaux en 2017 dès les 1ères heures de Macron. "Droits de l'Homme", "liberté d'expression", tout ça... On ne l'a pas remplacée depuis !

- “MASHIAH ARRIVE !” -

Frappes aériennes israéliennes dans la bande de Gaza, le 9 octobre 2023. (Atia Mohammed/Flash90)
“En 2021, un livre intitulé “L'équipe humain-machine: comment créer une synergie entre l'intelligence humaine et artificielle qui révolutionnera notre monde” est publié en anglais par un certain “Brigadier général Y.S.” Dans ce document, l'auteur - un homme que nous avons confirmé être le commandant actuel de l'unité de renseignement israélienne d'élite 8200 - plaide pour concevoir une machine spéciale qui, dans le feu d’une guerre, pourrait rapidement traiter des quantités massives de données afin de générer des milliers de “cibles” potentielles pour des frappes militaires . Une telle technologie résoudrait selon lui le souci posé par l’humain, qu’il qualifie de “ralentisseur”, tant en termes de localisation de nouvelles cibles qu’en prise de décision pour approuver celles-ci.“
Bienvenue sur cette préface illustrée d’images aux LONGUES légendes ! 😃 On signale un léger souci de formulation dans le tweet ci-dessus ! 😅 La bonne traduction, c’est la nôtre ! Nb : le terme “arabes” est ici interchangeable avec “nazis” ou tout autre mot-joker qui, comme on le verra 2 légendes plus bas, condamne une critique d’Israël. Autrement dit, mort aussi à vous qui n’êtes pas d’accord; voilà, c’est dit. Comment ça, vous n’êtes pas des “putains de nazis” ? Ben… en face ils jurent que si !

Oui, ils veulent votre tête; remercions madame pour son aimable démonstration :

“On vous tuera tous ! Tous ! Touuus ! Un par un ! Putains de musulmans !”

- I n t r o d u c t i o n

CASSER CASSANDRE

VIRTUELLEMENT EXÉCUTÉE
[2017] … Raté ! 2024 et nous sommes toujours là !
[2016] “Le pouvoir juif est la capacité à faire taire toute discussion sur le pouvoir juif.” Or, il se trouve que poster cette citation, c’est déjà être traité d’antisémite.
[2019] N'ayant jamais violé de loi ni proféré de réel "appel à la haine", tous les prétextes sont bons pour nous faire taire ! Nous vous laissons d'ailleurs juges du niveau de "haine" de cette photo ! On connait par contre celle, féroce, que le Gouvernement voue aux Gilets Jaunes...!

PRIMO-CENSURÉE

Du haut de notre chaire invisible…

Personnalité Française discrètement la + censurée des réseaux dits-sociaux1 depuis 2015 car gardienne et fer de lance d’une doctrine politique historique aujourd’hui requalifiée - meilleur des mondes oblige - en crimepensée, nous nous devons de redorer un peu le blason d’une France bien soumise en documentant les crimes contre l’Humanité ayant cours en Palestine occupée.

“Un jour viendra où tout sera #AltRight, peut-être pas aujourd’hui, mais ça viendra". Encore gagné !
[2016- (année de naissance du mouvement “Alt-Right”)] 'L’appellation “Alt-Right” n’est autre que la nouvelle mise à jour à la mode de l’accusation “antisémite !” et la dernière-née d’une constellation d’étiquettes (“raciste”, “facho”, “nazi”, “homophobe”, “transphobe” etc) vouées à contrôler toujours + le discours, interdire le débat et stigmatiser toute critique d’un lobbying dérangeant, ici sioniste. Visionnaire et seule personnalité Française à avoir publiquement prédit la victoire de Trump, nous décrivons aussi dans ce tweet de 2016 la situation d’aujourd’hui, où lesdits crimes contre l’Humanité à Gaza scandalisent tant l’opinion qu’ils suscitent des protestations légitimes et une vague de critique populaire toujours plus haute, pourtant aisément balayées par l’accusation d’”antisémitisme”, qui est à ça d’être criminalisée grâce à la proposition de nouvelles lois, comme on le voit en ce moment aux USA…😅 Car oui, comme prédit, tout et tout le monde aujourd’hui est “alt-right” ou en passe de le devenir 😃 Un crimepensée carrément décomplexé et en passe d’être normalisé (merci Tik Tok lol). Car face à l’immonde et au sang des innocents, tous les tabous tombent… et heureusement !

Les fidèles nous auront entendue répéter que tel article est le dernier que nous nous attardons à produire puisqu’ayant déjà tout annoncé, il nous faut rester concentrée sur le seul problème qui nous unisse tous simultanément : la destruction par la géo-ingénierie de tout l’environnement et de la qualité de l’air que nous respirons... mais lorsque se présente une occasion historique d’occuper notre temps d’honorable façon, nous fonçons tête baissée car tout depuis la plandémie bétonne l’existence du complot et notre conviction de n’être ici que pour pouvoir écrire en ces temps terminaux.

Nous sommes très anti-I.A. Pour un éventail de raisons diverses et variées. On n’est pas du tout là pour parler de ça (surtout vu le récent développement personnel qui a retardé cette publication ! 😅) mais c’est le thème de l’enquête présentée ici, donc nous dirons juste qu'entre de mauvaises mains - et on SAIT que ce qui reste de nos sociétés occidentales repose dans la paume de mains des plus crochues - il est d’emblée certain qu’une telle technologie ne peut qu’être un fruit déjà pourri qui ne sera pas utilisé pour le bien commun (même si c’est évidemment ce qu’ils prétendront pour vous le faire avaler).

[2017]

Je suis censurée, tu es censuré, bordel ils censurent tout

Si nous avons tenu à vous offrir une véritable traduction de cette enquête des magazines +972 et Local Call, ce n’est pas uniquement parce qu’elle est un dossier capital dans l’archivage du ravage qui s’est abattu sur la Bande comme la faim sur le pauvre monde, dans un carnage qui nous horrifie… pas seulement par simple humanité… mais aussi par profonde solidarité avec les victimes car les bourreaux de la Palestine sont du même sang que les nôtres, ceux-que-l-on-ne-peut-nommer et qui (oui, Qui ?), pour les avoir trop bien dénoncés, se sont rendus coupables depuis bien trop d’années de sournois gang-stalking à notre endroit et de nous avoir complètement balayée du discours public et blackboulée de la scène internationale en effaçant notre présence en ligne2, faisant de notre vie de Cassandre communicante un désert et un enfer quotidiens - le tout dans l’indifférence de “notre milieu”, quand en bons escrocs ou idiots utiles de la Secte, ils ne nous attaquaient pas en appelant, eux aussi, à notre censure…🤡

[2018] Obligée de rappeler notre (non-)existence dans cet article. Dans un milieu “conservateur” complètement à la ramasse et/ou corrompu, des relais d’information - tous laissés libres d’exister sur Twitter - comme Livre Noir préfèrent promouvoir une mondialiste comme Marguerite Stern, ex-femen qui jusqu’à récemment crachait sur notre camp, plutôt que relayer le travail invisibilisé d’une Electre pourtant résistante de la 1ère heure multi-censurée - à qui Stern avait en prime dédiée la fresque “Les Françaises aux Africains”, sur laquelle la femen était dépeinte en… Jeanne d’Arc ! Buzz : notre vidéo où nous corrigeons ladite fresque aura atteint, grâce à l’engouement international autour de l’affaire, quasi 100 000 vues sur YT en moins d’une semaine avant d’être supprimée pour “appel à la haine”… Une haine à géométrie variable, comme toujours.
😮 » Mise à jour récente sur cette affaire de 2015 en note de bas de page !3 « ⚠️
[2016] Deux grands classiques de l’époque où nous étions quotidiennement virale : le pseudo “patriote Français” (on dit “naZIONaliste” !) qui fait les gros bras (tout en bas) et nous attaque, et Twitter (la notif tout en haut) qui d’une sournoise manip’ nous empêche de nous défendre / retweeter / répondre en faisant bugger toute la conversation et les tweets concernés, qui ne sont en aucun cas “supprimés” ! (une technique de sabotage subtil et protéiforme inventée POUR et testée SUR notre compte, en exclusivité mondiale et que nous avons baptisée !) #Shadowban #TestSubject1 (Ici [1] [2], la surprise d’un journaliste de The Verge en découvrant l’existence dudit shadowban et les bugs complètement fous et inédits sur notre compte, et sa hâte d’en parler dans une prochaine enquête… jusqu’à ce que sans crier gare, il ne donne plus signe de vie…😓).

Ce n’est pas non plus seulement parce qu’en travaillant sur la traduction, nous avons clairement pu constater que Google Translate sabote celle-ci4 (pure coïncidence !), faisant de la lecture de ce long document une tâche hasardeuse et plus fastidieuse qu’elle ne l’est déjà dans sa langue d’origine.

Comme nous avons bon espoir qu’une majorité de Français toujours intellectuellement et humainement fonctionnels soient aussi intéressés que nous par la lecture et le partage de ces sombres révélations, découvrir cette énième fourberie n’a fait que renforcer notre souhait de rendre hommage au travail fait pour produire cette enquête fondamentale, en vous facilitant sa lecture et en lui offrant une véritable traduction, soignée et cette fois bien humaine.

Israël, checkpoint de Tarkamiya : des bénévoles Israéliens plus intellectuellement et humainement fonctionnels que vous et moi aident à décharger les ressources alimentaires d’un convoi d’aide humanitaire avant son arrivée à destination en Palestine.
Bon, ça n’excuse rien, mais en même temps, quand on t’apprend ça à l’école…

Au passage, rendons grâce au courage des sources militaires qui ont tenu à témoigner de l’infamie; sans elles, la vérité resterait bafouée et enfouie, aussi profond que tes voisins sous les gravats si t’es Gazaoui. Alors oui, décidément, nous sommes moralement obligée de partager tout ceci (et d’en discuter un peu), aussi et surtout car cette lecture (et la situation délirante qu’elle décrit !) illustre bien le pourquoi de notre profond rejet de l’I.A. et les deux points mentionnés plus haut :

1/ que les pires tiennent le monde entier soumis et/ou muselé, puisqu’on le voit, ils peuvent enterrer toute une population sans aucune véritable répercussion5

2/ que mise dans les mains de tels esprits, l’I.A. ne peut qu’alimenter le feu de leur malveillance et multiplier une capacité déjà démesurée de nuisance.

“IMAGINEZ SI QUELQU’UN DISAIT ÇA À PROPOS DES JUIFS”…
“Tout aplatir. N’épargner aucune école, aucun hôpital d’enfant, aucune maison de retraite. Effacer de la face du monde la totalité de leur empreinte génétique.”

DE L'UTILISATION DE L'I.A. PAR ISRAËL POUR EXTERMINER LES PALESTINIENS ET VIDER GAZA

Une capacité de nuisance ayant des conséquences dévastatrices. Qui vous sont fièrement présentées, de façon ô combien surprenante et avec bombes, démesure et fracas, par la “seule démocratie du Moyen-Orient” et son “armée la plus morale du monde”, et qui vous seront minutieusement décrites dans l’enquête traduite plus bas - pour la lecture de laquelle il faut être bien accroché.

Tout comme faut l’être en permanence alors que subissons ces temps tourmentés - car eschatologiques - et tentons de naviguer le torrent de cette Fin où tout se joue. Ne dit-on pas que le diable est dans les détails ? En voici une belle illustration, et nous conclurons donc cette introduction en attirant votre attention sur un petit détail très révélateur et représentatif du Mal à la racine de tout ça : les noms choisis par Israël pour baptiser ses I.A. meurtrières, sujets de cette enquête et porteuses désincarnées d’une apocalypse sanglante pour tant d’innocents. Des bourreaux virtuels qui d’avance s’en lavent les mains… puisqu’ils n’en ont pas ! 😥

Lavande ? Non, non… sapin ⚰️

Lavender” (Lavande) est une appellation relativement anodine, mais on ne peut vraiment pas en dire autant pour “The Gospel” (L’Évangile) et “Where’s Daddy ?” (Où est Papa ?), petits noms fort dérangeants. Le premier est par définition un blasphème et une attaque contre la Chrétienté, puisque les évangiles ne sauraient servir à trucider des enfants - sans compter qu’en anglais, “gospel” se traduit également par “vérité” avec un grand V, ce qui est tout aussi écœurant ! Le second nom, lui, est malaisant pour une double raison moins évidente :

1/ on pourrait lourdement documenter la sexualisation du mot “daddy”6, ses connotations dorénavant perverses et la façon pernicieuse avec laquelle l’industrie du X et du divertissement dans son ensemble ont, au fil du temps et par une campagne permanente de ̶d̶é̶m̶̶o̶̶r̶̶a̶̶l̶̶i̶̶s̶̶a̶̶t̶̶i̶̶o̶̶n̶ désensibilisation, réussi à culturellement implanter et normaliser des narratives pédo-incestueuses. Hé oui, le porn n’était qu’une gigantesque psyop et une campagne globale de grooming (conditionnement) sexuel générationnel projetée sur des décennies, comme tant d’autres choses conçues pour nuire à ce que l’élite appelle la masse - qui pourtant chérit celles-ci…

2/ “Where’s Daddy ?”… Même en ignorant complètement la dimension pédo-pornographique de la formule, ça reste complètement tordu. Pourquoi ? Parce qu’en temps normal, la question “où est papa ?”, ne sortant globalement que de la bouche d’un enfant, est carrément triviale… mais dans le contexte de guerre qui nous intéresse, elle est hurlée par ces enfants ayant vraiment perdu leur papa… alors quel niveau de vice fallait-il pour avoir eu l’idée de s’approprier ces mots désespérés pour en baptiser le bourreau virtuel chargé de déterminer si papa est bien à la maison pour être bombardé ? - dans un assassinat qui ne manquera pas d’anéantir ses enfants, s’ils n’ont pas - comme souhaité - explosé aussi dans la foulée. Tout ça c’est diablerie. Et ça (nous) crève les yeux.

Nous Vs l’Empire (Mais ça marche aussi dans l’autre sens ! 😅😥)

"Les signes et les symboles gouvernent le monde, pas les lois ni les mots"

Révélation de la Méthode et viol permanent du consentement

Signant le crime, le dernier clou ̶̶d̶̶a̶̶n̶̶s̶ ̶l̶̶a̶ ̶c̶̶r̶̶o̶̶i̶̶x̶ dans le cercueil est sûrement le choix D’OFFICIALISER ces noms qui auraient tout à fait pu n’exister que dans les cerveaux de leurs créateurs mais que nous avons pourtant le grand déplaisir de découvrir, preuve flamboyante du sentiment d’impunité totale de ceux-ci et de leur mode opératoire pour assouvir leur profond besoin d’obtenir notre consentement, un mot qui pour eux à un tout autre sens, qui en théorie se résumerait à la formule “qui ne dit mot consent”. Consentir, donc, ne serait pas dire activement dire oui, mais plutôt passivement ne pas dire non. Et dans la pratique, si, selon eux, dans ce qu’ils choisissent de montrer publiquement apparaît assez nettement leur agenda et que personne ne bronche, alors il est considéré que la masse des profanes a consenti - sujet profond d’un prochain article avec en vedette nos amis le Club de Rome et Madonna, abonnez-vous pour le recevoir - et svp partagez celui-ci !

Après relecture de cette pièce par notre Département Critique, on nous souffle à l’oreillette que l’on pourrait ne pas voir l’intérêt de sa conclusion… qui nous est chère car cruciale… le revoici donc en une phrase :

ces noms ne sont
pas un détail de l’histoire, ils sont à la genèse du premier génocide automatisé, ils ont été choisis tordus et sont l’immonde fondation du cauchemar bien réel que vit toute une population, et je tenais à expliquer en quoi afin que cette infamie puisse être collectivement mieux dénoncée.

Et qu’activement, nous puissions ne consentir à rien de tout ça.

Ps : comment s’étonner de la manière inhumaine dont sont exterminés les enfants de Gaza quand on voit la façon dont sont traités les enfants Juifs eux-mêmes… :

> vice.com/en/article/qbe8bp/the-child-rape-assembly-line - ici, une autre enquête qui explose les records de malaisance… et ce brave rabbin lanceur d’alerte Rosenberg qui se retrouve mis au ban de tout… Ça nous rappelle quelqu’un !

Nous rendons l’antenne et vous invitons à vous accrocher pour la lecture de cette enquête cruciale qui file la nausée - parole de guerrière pourtant blindée…

Nous vous pressons de partager ce post avec d’autres personnes saines d’esprit !

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Ps : pour notre malheur, voici, au hasard, une juste représentation de l’ “extrême-droite Française” naZIONaliste dans toute sa nullité et toute sa corruption, celle-là même que nous désavouons, qui ne nous représente pas et contre laquelle nous avons mené avant l’heure - encore ! - un combat ayant abouti à notre censure et notre bannissement du seul site qui compte aka Twitter, désormais 100% contrôlé et sur lequel toute une cour des miracles d’idiots utiles seront toujours laissés libres de s’exprimer. Et d’influencer.

“Lavande” : l’I.A. qui dirige les bombardements israéliens à Gaza

L’armée israélienne a marqué des dizaines de milliers de Gazaouis comme suspects pour assassinat en utilisant un système de ciblage par I.A. avec peu de surveillance humaine et une politique permissive de comptage des victimes, révèlent +972 et Local Call.

En 2021, un livre intitulé “L'équipe humain-machine: comment créer une synergie entre l'intelligence humaine et artificielle qui révolutionnera notre monde” est publié en anglais par un certain “Brigadier général Y.S.” Dans ce document, l'auteur - un homme que nous avons confirmé être le commandant actuel de l'unité de renseignement israélienne d'élite 8200 - plaide pour concevoir une machine spéciale qui, dans le feu d’une guerre, pourrait rapidement traiter des quantités massives de données afin de générer des milliers de «cibles» potentielles pour des frappes militaires . Une telle technologie résoudrait selon lui le souci posé par l’humain, qu’il qualifie de “ralentisseur”, tant en termes de localisation de nouvelles cibles qu’en prise de décision pour approuver celles-ci.

Il s'avère qu’une telle machine existe bien. Une nouvelle enquête des magazines +972 et Local Call révèle que l'armée israélienne a développé un programme basé sur l’Intelligence Artificielle nommé “Lavander” (Lavande), présenté ici pour la première fois. Selon six officiers des renseignements israéliens qui ont tous servi dans l'armée durant la guerre actuelle dans la bande de Gaza et ont été directement impliqués dans l'utilisation de l'IA pour générer des cibles d'assassinat, Lavander a joué un rôle central dans le bombardement sans précédent de Palestiniens, surtout au début de la guerre. Selon les sources, son influence sur les opérations militaires était telle que les résultats produits par AI étaient traités “comme s'il s'agissait d'une décision humaine”.

Officiellement, le système Lavander est conçu pour marquer en tant que cibles de bombardement potentielles tous les agents suspects dans les ailes militaires du Hamas et du djihad islamique palestinien (PIJ), hauts-gradés comme juniors. Les sources ont déclaré à +972 et à Local Call qu’au cours des premières semaines de la guerre, l'armée s'est presque complètement appuyée sur Lavander, qui a présenté pas moins de 37 000 Palestiniens - et leurs habitations - en tant que militants suspects pour d'éventuelles frappes aériennes,

Au cours des premiers stades de la guerre, l'armée a donné son approbation radicale pour que les officiers adoptent les “kill lists” de Lavender, sans obliger à vérifier soigneusement pourquoi la machine a fait ces choix ou à examiner les données de renseignement brutes sur lesquelles ils étaient basés. Une source a déclaré que le personnel humain ne servait souvent que de “tampon” pour valider les décisions de la machine, ajoutant que, normalement, ils ne consacreraient personnellement que “20 secondes” à chaque cible avant de valider un bombardement, pour s'assurer que celle-ci est bien de sexe masculin. Et cela, malgré qu’il soit connu que le système fait ce qui est considéré comme des “erreurs” dans environ 10% des cas, et qu’il marque occasionnellement des individus qui n'ont qu'un vague lien avec les groupes militants, ou même aucun.

De plus, l'armée israélienne a systématiquement attaqué les individus ciblés pendant qu'ils étaient chez eux - généralement de nuit, alors que leurs familles étaient là - plutôt qu’au cours de l'activité militaire. Selon les sources, c'est parce que, vu par les services de renseignements, il était plus aisé de localiser les individus dans leurs maisons privées. Des systèmes automatisés supplémentaires, dont un appelé “Where’s Daddy ?” (“Où est Papa ?”), lui aussi dévoilé ici pour la première fois, ont été utilisés spécifiquement pour suivre les individus ciblés et effectuer les bombardements une fois ceux-ci entrés dans leur résidence familiale.

Le résultat, comme en témoignent les sources, est que des milliers de Palestiniens - la plupart d'entre eux, des femmes et des enfants ou des personnes qui n'étaient pas impliqués dans les combats - ont été anéantis par des frappes aériennes israéliennes, en particulier pendant les premières semaines de la guerre, en raison des décisions du programme I.A. Lavender.

“Ça ne nous intéressait pas de tuer des agents [du Hamas] uniquement lorsqu'ils étaient dans un bâtiment militaire ou engagés dans une activité militaire” a déclaré A., un officier du renseignement, à +972 et à Local Call. “Au contraire, l’armée les a bombardés sans hésitation dans leurs foyers, en première option. C’est beaucoup plus facile de bombarder leurs maisons. Le système est conçu pour les rechercher dans ces situations.”

Le système Lavander en rejoint un autre, “The Gospel” (“l’Évangile”), dévoilé dans une de nos enquêtes précédentes en novembre 2023, ainsi que dans les propres publications de l'armée israélienne. Une différence fondamentale entre les deux systèmes réside dans la définition de la cible: tandis que The Gospel marque les bâtiments et structures d’où l’armée affirme que les militants opèrent, Lavender marque les gens - et les liste pour mise à mort sur les “kill-lists”.

De plus, selon les sources, lorsqu'il s'agit de cibler des militants juniors marqués par Lavander, l'armée n'a préféré utiliser que des missiles non guidés, communément appelés bombes “bêtes” (contrairement aux bombes de précision “intelligentes”), qui peuvent détruire des bâtiments entiers au-dessus de leurs occupants et provoquent d’énormes dommages. "Vous ne voulez pas gaspiller des bombes coûteuses sur des personnes sans importance - c'est très cher pour le pays et il y a une pénurie [de ces bombes]", a déclaré C., l'un des officiers du renseignement. Une autre source a déclaré qu'elle a personnellement autorisé le bombardement de “centaines” de maisons privées d'agents juniors présumés marqués par Lavander, donnant lieu à des attaques ayant pour “dommages collatéraux” des civils et des familles entières.

Dans une décision sans précédent, selon deux des sources, l'armée a également décidé au cours des premières semaines de la guerre que, pour chaque agent junior du Hamas marqué par Lavander, il était permis de tuer jusqu'à 15 ou 20 civils. Dans le passé, l’armée n'autorisait aucun “dommage collatéral” lors d'assassinats de militants juniors. Les sources ont ajouté que, dans le cas où la cible était un haut responsable du Hamas avec le grade de commandant de brigade ou de bataillon, l'armée a autorisé à plusieurs reprises la perte de plus de 100 civils pour l'assassinat d'un seul commandant.

L'enquête qui suit se déroulera selon les six stades chronologiques de la production hautement automatisée de cibles par l'armée israélienne dans les premières semaines de la guerre de Gaza. Nous commencerons par expliquer le système lui-même, dont l’I.A. a marqué comme cibles des dizaines de milliers de Palestiniens. Deuxièmement, nous dévoilerons le système “Where’s Daddy ?”, qui a suivi ces cibles et signalé à l'armée quand elles rentraient chez elles. Troisièmement, nous décrirons le choix des bombes “bêtes” pour frapper ces habitations, et quatrièmement, celui du nombre autorisé de civils pouvant être tués lors du bombardement d'une cible. Cinquièmement, nous verrons comment les logiciels automatisés ont calculé de manière inexacte le nombre de non-combattants dans chaque ménage. Et pour finir, nous montrerons comment à plusieurs reprises lors de la frappe d’une maison, généralement de nuit, la cible individuelle n'était parfois même pas sur place, une erreur possible car les officiers militaires n’avaient pas vérifié les informations en temps réel.

Étape 1: générer des cibles

"Une fois que vous passez en automatique, la génération de cible devient folle”

Dans l’armée israélienne, le terme “cible humaine” faisait auparavant référence à un agent militaire de classe supérieure, qui, selon les règles du Département de Droit International de l’armée, peut être tué dans son foyer privé même en présence de civils.

Des sources de renseignement ont déclaré au +972 et à Local Call que pendant les précédentes guerres d'Israël, pour maintenir le principe de proportionnalité en vertu du droit international, de telles cibles humaines étaient marquées très attentivement et que seuls les commandants militaires seniors étaient bombardé dans leurs maisons, car il s'agissait d'une manière “particulièrement brutale” de tuer quelqu'un - en tuant souvent une famille entière aux côtés de la cible.

Mais le 7 octobre, après que des militants dirigés par le Hamas aient lancé un assaut mortel sur les communautés israéliennes du sud, tuant environ 1 200 personnes et en enlevant 240 - l'armée, selon les sources, a adopté une approche radicalement différente. En effet, avec l’”Operation Iron Swords”, l'armée a décidé de désigner tous les agents de l'aile militaire du Hamas comme cibles humaines, quelle que soit leur rang ou leur importance militaire. Et cela a tout changé.

La nouvelle politique a également posé un problème technique pour les services d’intelligence israélienne. Durant les guerres précédentes, afin d'autoriser l'assassinat d'une seule cible humaine, un officier devait passer par un processus long et complexe d’”incrimination”: en prouvant par recoupement de preuves que la personne était bien un membre supérieur de l'aile militaire du Hamas, en trouvant toutes ses locations, informations et coordonnées, et enfin en sachant en temps réel lorsque la cible était à son domicile. Lorsque la liste des cibles ne comprenait que quelques dizaines d'agents seniors, le personnel de renseignement pourrait gérer individuellement le travail qu’impliquent l’incrimination et la localisation.

Des Palestiniens tentent de secourir les survivants et de retirer les corps des décombres après les frappes aériennes israéliennes sur des bâtiments près de l'hôpital des martyrs d'Al-Aqsa à Deir al-Balah, dans le centre de Gaza, le 22 octobre 2023. (Mohammed Zaanoun/Activestills)

Cependant, une fois la liste élargie pour inclure des dizaines de milliers d'agents de rang inférieur, l'armée israélienne a songé à s'appuyer sur l’Intelligence Artificielle et des logiciels automatisés. Le résultat, selon les sources, fût la mise de côté du rôle du personnel humain dans l'incrimination des Palestiniens comme agents militaires en faveur d’une l'I.A. responsable de la plupart des travaux.

Selon quatre des sources ayant parlé à +972 et à Local Call, le système Lavander - développé pour générer des cibles humaines dans la guerre actuelle - a marqué pour assassinat comme “militants du Hamas” 37 000 Palestiniens, la plupart d'entre eux juniors (le porte-parole de l’IDF a nié l'existence d'une telle liste de mise à mort dans une déclaration à +972 et Local Call).

"Nous ne savions pas qui étaient les agents juniors, car Israël ne les suivait pas régulièrement [avant la guerre]", a expliqué l'officier supérieur B., révélant la raison derrière le développement de cette machine à cible pour la guerre actuelle. “Ils voulaient nous permettre d'attaquer automatiquement [les agents juniors]. C’est le Saint Graal. Une fois que vous passez en automatique, la génération de cibles devient folle.”

Les sources ont déclaré que l'approbation pour adopter automatiquement les kill-lists de Lavender, qui n’était précédemment utilisée qu’en tant qu’outil auxiliaire, a été accordée environ deux semaines après le début de la guerre, après que le personnel du renseignement ait “manuellement” vérifié l'exactitude d'un échantillon aléatoire de plusieurs centaines de cibles sélectionnées par l’IA. Lorsque cet échantillon a montré que les résultats de Lavender avaient atteint une précision de 90% pour identifier l’affiliation d’un individu avec le Hamas, l’armée a validé l’utilisation du système. À compter de ce moment, les sources ont déclaré que si Lavender décidait qu'un individu était un militant du Hamas, il leur était essentiellement demandé de traiter cela comme un ordre, sans aucune obligation de vérifier de manière indépendante pourquoi la machine avait fait ce choix ou d'examiner les données brutes des renseignements sur lesquelles il était basé.

"À 5 heures du matin, [l'armée de l'air] venait bombarder toutes les maisons que nous avions marquées", a déclaré B. “Nous avons éliminé des milliers de personnes. Pas un par un - nous avons tout mis dans des systèmes automatisés, et dès que l'un [des individus marqués] était chez lui, il devenait immédiatement une cible, et nous le bombardions, lui et sa maison.”

“Je trouvais très surprenant qu’on nous demande de bombarder une maison pour tuer un soldat au sol, dont l'importance dans les combats était si faible", a déclaré une source sur l'utilisation de l'IA pour marquer des militants présumés de bas rang. “J'ai surnommé ces cibles “cibles-poubelles”. Et malgré ça, je les ai pourtant trouvées plus éthiques que les cibles que nous avons bombardées juste à titre “dissuasif” - ces hauts immeubles qui sont évacués et démolis juste pour provoquer la destruction.”

Les résultats meurtriers de ce relâchement des restrictions au début de la guerre étaient stupéfiants. Selon les données du ministère de la Santé palestinien à Gaza, sur laquelle l'armée israélienne s'est appuyée presque exclusivement depuis le début de la guerre, Israël a tué quelque 15 000 Palestiniens - près de la moitié du nombre de morts jusqu'à présent - dans les six premières semaines de la guerre, jusqu’au cessez-le-feu d'une semaine qui a été convenu le 24 novembre.

Des destructions massives sont observées dans le quartier populaire d'Al-Rimal de la ville de Gaza après qu'il ait été ciblé par des frappes aériennes menées par les forces israéliennes, le 10 octobre 2023. (Mohammed Zaanoun/Activestills)

“Plus il y a d'informations et de variété, mieux c'est”

Le logiciel Lavender analyse les informations de la plupart des 2,3 millions de résidents de la bande de Gaza, qui sont collectées grâce à un système de surveillance de masse, puis évalue et classe la probabilité que chaque personne particulière soit active dans l'aile militaire du Hamas ou du PIJ. Selon des sources, la machine donne à presque toutes les personnes à Gaza une note de 1 à 100, exprimant la probabilité qu'il soit un militant.

Sur la base des données fournies à la machine pour sa formation, Lavander apprend à identifier les caractéristiques des agents connus du Hamas et du PIJ, puis à localiser ces mêmes caractéristiques parmi la population générale, ont expliqué les sources. Un individu qui possède plusieurs caractéristiques incriminantes atteint une note élevée et devient donc automatiquement une cible potentielle d'assassinat.

Dans “The Human-Machine Team”, l’ouvrage référencé au début de cet article, le commandant actuel de l'unité 8200 défend un tel système sans référencer Lavander par son nom. (Le commandant lui-même n'est pas non plus nommé, mais cinq sources de 8200 ont confirmé que le commandant est l'auteur, comme l'a rapporté également Haaretz.) Décrivant le personnel humain comme un “ralentisseur” qui limite la capacité de l'armée lors d'une opération militaire, le commandant se lamente:

“Nous [les humains] ne pouvons pas traiter autant d'informations. Peu importe le nombre de personnes que vous avez chargées de produire des cibles pendant la guerre - vous ne pouvez jamais produire suffisamment de cibles par jour.”

La solution à ce problème, dit-il, est l'intelligence artificielle. Le livre propose un court guide pour construire une “machine à cibles”, décrite comme similaire à Lavander, basée sur l'I.A. et les algorithmes d'apprentissage automatique. Ce guide comprend plusieurs exemples des “centaines de milliers” de caractéristiques pouvant augmenter la note d'un individu, comme par exemple être dans un groupe WhatsApp avec un militant connu, changer de téléphone portable tous les quelques mois et changer fréquemment d'adresse.

“Plus il y a d'informations et de variété, mieux c'est”, écrit le commandant. “Informations visuelles, informations cellulaires, connexions sur les réseaux sociaux, informations sur le champ de bataille, contacts téléphoniques, photos.” Alors qu’au commencement, les humains sélectionnent ces caractéristiques, poursuit le commandant, au fil du temps, la machine identifiera elle-même celles-ci. Cela, dit-il, peut permettre aux militaires de générer “des dizaines de milliers de cibles”, tout en laissant à l’humain la responsabilité de la décision finale.

Ce livre n'est pas la seule fois où un haut commandant Israélien a évoqué l'existence de machines à cibles humaines comme Lavander. +972 et Local Call ont obtenu des images d'une conférence privée donnée en 2023 à l'Université de Tel Aviv lors de la semaine de l'I.A. par le “col. Yoav “, commandant 8200 du confidentiel Centre de l’I.A. et de la Science des Données, un événement rapporté à l'époque dans les médias israéliens.

Dans la conférence, le commandant parle d'une nouvelle machine à cibles sophistiquée utilisée par l'armée israélienne, qui détecte les “individus dangereux” en fonction de leur ressemblance avec les listes existantes de militants connus sur lesquels elle a été formée. “En utilisant le système, nous avons réussi à identifier des commandants du Hamas Missile Squad”, a déclaré le “Col. Yoav”, se référant à l'opération militaire d'Israël en mai 2021 à Gaza, date de première utilisation de la machine.

Diapositives d’une conférence présentée par le commandant du centre de science des données et d’IA de l’unité 8200 de Tsahal à l’Université de Tel Aviv en 2023, obtenues par +972 et Locall Call.

Les diapositives de présentation de la conférence, également obtenues par +972 et Local Call, illustrent le fonctionnement de la machine: nourrie de données sur les agents existants du Hamas, elle apprend à remarquer leurs caractéristiques, puis évalue d'autres Palestiniens en fonction de la façon dont ils sont similaires aux militants.

“Nous classons les résultats et déterminons le seuil [pour attaquer une cible]” a déclaré “Col. Yoav” durant la conférence, soulignant qu’“au final, ce sont les gens de chair et de sang qui prennent les décisions. Dans le domaine de la défense, éthiquement parlant, c’est quelque chose qui compte. Ces outils sont destinés à aider les [agents du renseignement] à briser leurs barrières.”

Dans la pratique, cependant, les sources qui ont utilisé Lavander au cours des derniers mois affirment que marge d’action humaine et précision ont été remplacées par létalité et création massive de cibles.

“Il n'y avait pas de politique de tolérance zéro pour les erreurs.”

B., un officier supérieur ayant utilisé Lavander, a rapporté que dans la guerre actuelle, les officiers n'étaient pas tenus de revoir les évaluations du système afin de gagner du temps et de permettre une production fluide et massive de cibles humaines.

"Tout était statistique, tout était net - c'était très sec", a déclaré B. Il a noté que ce manque de surveillance était autorisé malgré les vérifications internes montrant que les calculs de Lavender étaient considérés comme exacts seulement 90% du temps. En d'autres termes, il était connu à l'avance que 10% des cibles humaines présentées sur les kill-lists n'étaient pas du tout membres de l'aile militaire du Hamas.

Par exemple, des sources ont expliqué que Lavander a parfois signalé à tort les personnes qui avaient des modèles de communication similaires aux agents connus du Hamas ou du PIJ (y compris des travailleurs de la police et de la défense civile), des parents de militants, des résidents ayant un nom et un surnom identique à celui d'un opérateur, et des personnes ayant utilisé un appareil ayant appartenu à un agent du Hamas.

“Quelle proximité exactement une personne doit-elle avoir avec le Hamas pour être [considérée par une machine I.A. comme] affiliée à l'organisation?” a déclaré une source critique de cette inexactitude. “La frontière est vague. Une personne qui ne reçoit pas de salaire du Hamas mais qui les aide avec toutes sortes de choses, un agent du Hamas ? Est-ce que quelqu'un qui était au Hamas dans le passé mais n'y est plus est toujours aujourd'hui un agent du Hamas ? Chacune de ces caractéristiques - qu'une machine signalerait comme suspecte - est inexacte.”

Palestiniens sur le site d'une frappe aérienne israélienne à Rafah, dans la bande de Gaza du sud, 24 février 2024. (Abed Rahim Khatib / Flash90)

Des problèmes similaires naissent de la capacité des machines à jauger le téléphone utilisé par un individu marqué pour assassinat. "En temps de guerre, les Palestiniens changent tout le temps de téléphones", a déclaré la source. “Les gens perdent le contact avec leurs familles, perdent leur téléphone ou le donnent à leurs amis ou à leurs femmes. Il n'y a aucun moyen de s'appuyer à 100% sur le mécanisme automatique qui détermine quel numéro [de téléphone] appartient à qui.”

Selon les sources, l'armée savait que le niveau minimal de supervision humaine ne découvrirait pas ces défauts. “Il n'y avait pas de politique de “tolérance zéro” [pour les erreurs]. Les erreurs ont été traitées statistiquement”, a déclaré une source ayant utilisé Lavander.

“En raison de la portée et de l'ampleur, le protocole était que même si vous n’êtes pas certain que la machine a raison, vous savez que statistiquement, tout va bien. Et c’est parti.”

“Le système a fait ses preuves”, a déclaré B., la source senior. “Il y a quelque chose dans l'approche statistique qui vous tient à de certaines normes et standards. Il y a eu une quantité illogique de [bombardements] dans cette opération. De mémoire, c’est sans précédent. Et je fais bien plus confiance à un mécanisme statistique qu’à un soldat qui a perdu un ami il y a deux jours. Tout le monde ici, moi y compris, a perdu des proches le 7 octobre. La machine a fait tout ça froidement. Et ça a facilité les choses.”

Une autre source, qui a défendu l’utilisation des kill-lists générées par Lavender, a fait valoir qu'il était rentable d'investir le temps d'un agent du renseignement pour vérifier les informations si l'objectif était un commandant principal au Hamas. “Mais quand il s'agit d'un militant junior, vous ne voulez pas faire un tel investissement de main-d'œuvre et de temps”, a-t-il déclaré. “Dans ce contexte de guerre, il n'y a pas le temps pour incriminer chaque cible. Vous êtes donc prêt à utiliser l’I.A. malgré la marge d'erreur qu’elle implique, à risquer les dommages collatéraux et les pertes civiles en attaquant par erreur, et à devoir vivre avec.”

B. a déclaré que la raison de cette automatisation était une pression constante pour générer plus de cibles d'assassinat. “Les jours sans cibles (…), nous avons attaqué à un seuil inférieur. On nous mettait constamment la pression : “Apportez-nous plus de cibles”. Ils nous criaient vraiment dessus. On finissait par [tuer] nos cibles très rapidement.”

Il a expliqué qu’en abaissant le seuil de notation de Lavander, cela marquerait plus de personnes comme cibles à abattre. “À son apogée, le système a réussi à générer 37 000 personnes en tant que cibles humaines potentielles”, a déclaré B. “Mais les chiffres changeaient tout le temps car ils dépendent d’où vous placez la barre pour ce qu'est un agent du Hamas. En élargissant cette notion, la machine a commencé à nous montrer toutes sortes de personnels de défense civile, des policiers, sur lesquels il serait dommage de gaspiller des bombes. Ils aident le gouvernement du Hamas, mais ne présentent pas de réel danger pour les soldats.”

Sur le site d'un bâtiment détruit par une frappe aérienne israélienne à Rafah, dans le sud de Gaza, le 18 mars 2024. (Abed Rahim Khatib / Flash90)

Une source ayant travaillé avec l'équipe de science des données militaires qui a formé Lavender a déclaré que les données recueillies auprès des employés du ministère de la Sécurité intérieure du Hamas, qu'il ne considère pas comme des militants, ont également été introduites dans la machine. “J'ai été gêné par le fait que lors de la formation du programme, ils ont utilisé le terme “opérateur du Hamas” d’une manière libérale, qui incluait dans l'ensemble de données des personnes travaillant dans la défense civile”, a-t-il déclaré.

La source a ajouté que même si l'on croit que ces personnes méritent d'être tuées, la formation du système en fonction de leurs profils de communication a rendu Lavander plus susceptible de sélectionner par erreur des civils lorsque ses algorithmes sont appliqués à la population générale. “Comme il s'agit d'un système automatique qui n’est pas manuellement opéré par des humains, les conséquences de cette décision sont dramatiques: cela signifie que vous incluez de nombreuses personnes avec un profil de communication civile comme cibles potentielles.”

"Nous avons seulement vérifié que la cible était un homme"

L'armée israélienne rejette catégoriquement ces affirmations. Dans une déclaration au +972 et Local Call, le porte-parole de l’IDF a nié avoir fait appel à l'intelligence artificielle pour incriminer les cibles, affirmant qu'il ne s'agit que “d'outils auxiliaires qui assistent les officiers durant le processus d'incrimination”. Il poursuit: “Dans tous les cas, un examen indépendant d'un analyste [du renseignement] est requis, ce qui vérifie que les cibles identifiées sont des cibles légitimes d'attaque, conformément aux conditions énoncées dans les directives de l’IDF et du droit international.”

Cependant, les sources ont déclaré qu’avant le bombardement des habitations de militants “juniors” présumés ciblés par Lavander, l’unique protocole de supervision humain mis en place était de procéder à une seule vérification : s'assurer que la cible sélectionnée par l'IA est bien masculine et pas féminine. L'hypothèse de l'armée étant que si la cible était féminine, la machine avait probablement fait une erreur puisque les ailes militaires du Hamas et du PIJ n’intègrent pas de femmes.

“Un être humain devait [vérifier la cible] pendant quelques secondes”, a déclaré B., expliquant comme c’est devenu le protocole après avoir constaté que Lavander “faisait les choses correctement “la plupart du temps.” Au début, nous avons fait des vérifications pour nous assurer que la machine n’était pas confuse. Mais à partir d’un moment, nous nous sommes appuyés sur le système automatique et avons seulement vérifié que [la cible] était un homme - c'était suffisant. Il ne faut pas longtemps pour déterminer si quelqu'un a une voix masculine ou féminine.”

Pour effectuer cette vérification, B. a affirmé que dans la guerre actuelle, “à ce stade, j’investirais 20 secondes pour chaque cible et j’en ferais des dizaines chaque jour. À part être un tampon d’approbation, j’avais une valeur ajoutée zéro en tant qu'humain. Ça a fait gagner beaucoup de temps. Si [la cible] était présentée par le mécanisme automatisé et que je vérifiais qu'elle était bien masculine, il y avait permission de bombarder, sous réserve d'un examen des dommages collatéraux.”

Dans la pratique, des sources ont déclaré que cela signifiait qu’il n'y avait aucun mécanisme de supervision en place pour détecter si un homme civil avait été marqué par erreur. Selon B., une erreur basique se produit “Si l’opérateur [du Hamas] a donné [son téléphone] à son fils, à son frère aîné ou simplement à un homme au hasard. Cette personne sera bombardée dans sa maison avec sa famille. Ça s'est produit souvent. Ça représente la plupart des erreurs causées par Lavander”, a déclaré B.

Étape 2: lier les cibles à des foyers

“La plupart des personnes tuées étaient des femmes et des enfants”

La prochaine étape de la procédure d’assassinat de l’armée israélienne est d’identifier où frapper les cibles générées par Lavander.

Dans une déclaration au +972 et à Local Call, le porte-parole de l’IDF a affirmé en réponse à cet article que “le Hamas place ses agents et ses actifs militaires au cœur de la population civile, utilise systématiquement la population civile comme boucliers humains et mène des combats de l'intérieur de structures civiles, y compris des sites sensibles tels qu’hôpitaux, mosquées, écoles et installations des Nations Unies. L’IDF est liée au droit international et agit selon celui-ci en ne dirigeant ses attaques que sur des cibles militaires et agents militaires.”

Les six sources à qui nous avons parlé ont fait écho dans une certaine mesure, affirmant que le vaste système de tunnels du Hamas passe délibérément dans les hôpitaux et les écoles, que les militants du Hamas utilisent des ambulances pour se déplacer, et que d'innombrables actifs militaires ont été situés près des bâtiments civils. Les sources ont fait valoir que de nombreuses frappes israéliennes tuent des civils en raison de ces tactiques du Hamas – une caractérisation qui, selon les groupes de défense des droits de l’homme, permet à Israël d’échapper à sa responsabilité face au dommage collatéral.

Cependant, contrairement aux déclarations officielles de l'armée, les sources ont expliqué que dans cette guerre en cours, le nombre de morts sans précédent s’explique majoritairement par le fait que l'armée a systématiquement attaqué des cibles dans leurs habitations privées, en présence de leurs familles - en partie parce que du point de vue des renseignements, il était plus aisé de marquer les maisons familiales à l'aide de systèmes automatisés.

En effet, plusieurs sources ont souligné que, contrairement aux situations où les agents du Hamas se livrent à des activités militaires dans des zones civiles, dans le cas de frappes assassinatoires systématiques, l'armée a délibérément choisi de bombarder les cibles suspectes sur des terrains civils où aucune activité militaire n’avait lieu. Ce choix, selon lui, était un reflet de la conception du système de surveillance de masse utilisé à Gaza.

Les Palestiniens se précipitent pour amener les blessés, y compris de nombreux enfants, à l'hôpital Al-Shifa de Gaza City alors que les forces israéliennes continuent de marteler la bande de Gaza, le 11 octobre 2023. (Mohammed Zaanoun / ActiveStills)

Les sources ont déclaré que comme tout le monde à Gaza possède une maison privée à laquelle être associé, les systèmes de surveillance de l'armée pouvaient « lier » les individus aux maisons familiales de manière facile et automatique. Pour pouvoir identifier en temps réel le moment où les agents entrent dans leurs domiciles, divers logiciels automatiques supplémentaires ont été développés. Ces programmes suivent simultanément des milliers de personnes, identifient quand ils sont chez eux et envoient une alerte à l'officier cibleur, qui marquera alors la maison pour un bombardement. L'un de plusieurs de ces logiciels de suivi, révélé ici pour la première fois, s'appelle “Where’s Daddy ?”.

“Vous alimentez le système avez les données de centaines [de cibles] et vous attendez de voir qui vous pouvez tuer”, a déclaré une source avec une connaissance du système. “Cela s'appelle “Broad Hunting” (“chasse étendue”): vous faites des copier-coller à partir des listes produites par le système cibleur.”

Les données reflètent clairement cette politique : au cours du premier mois de la guerre, plus de la moitié des décès - 6120 personnes - appartenaient à 1 340 familles, dont beaucoup ont été complètement anéantis à l'intérieur de leurs maisons, selon les chiffres de l'ONU . La proportion de familles complètes bombardées dans leurs maisons durant la guerre actuelle est beaucoup plus élevée que dans l'opération israélienne de 2014 à Gaza (qui était auparavant la guerre la plus meurtrière d'Israël), suggérant également l’application de cette politique.

Une autre source a indiqué qu’à chaque fois que le rythme assassinatoire ralentissait, d'autres cibles étaient ajoutées à des systèmes comme Where’s Daddy ? pour localiser les individus récemment entrés dans leurs maisons et pouvant être bombardés. Il a déclaré que la décision de ces ajouts dans les systèmes de suivi pouvait être prise par des officiers de rang relativement bas dans la hiérarchie militaire.

“Un jour, entièrement de mon propre gré, j'ai rajouté quelque chose comme 1 200 nouvelles cibles au système [de suivi], car le nombre d'attaques [que nous effectuions] avait diminué”, a indiqué la source. “Ça avait du sens pour moi. Rétrospectivement, il me semble avoir pris une décision vraiment sérieuse. Et de telles décisions n'ont pas été prises à des niveaux élevés.”

Les sources ont indiqué qu'au cours des deux premières semaines de la guerre, “plusieurs milliers” de cibles furent initialement ajoutées dans des programmes de localisation comme Where’s Daddy ?. Celles-ci comprenaient tous les membres de l'unité des forces spéciales d'élite du Hamas, le Nukhba, tous les agents anti-char du Hamas, et quiconque entré en Israël le 7 octobre, mais peu après, la liste de mise à mort fut radicalement élargie.

“Et puis finalement, c'était tout le monde [marqué par Lavander]”, a expliqué une source. “Des dizaines de milliers. C’est arrivé quelques semaines plus tard, quand les brigades [israéliennes] sont entrées dans Gaza, et qu'il y avait déjà moins de personnes non impliquées [donc des civils] dans les régions du Nord.” Selon cette source, même certains mineurs étaient marqués par Lavander comme cibles à bombarder. “Normalement, les agents ont plus de 17 ans, mais là ce n'était pas une condition.”

Les blessés Palestiniens sont traités à même le sol en raison de la surpopulation à l'hôpital Al-Shifa, Gaza Cit, 18 octobre 2023. (Mohammed Zaanoun / ActiveStills)

Lavander et d’autres systèmes comme Where’s Daddy ? ont donc été couplés pour une efficacité mortelle, tuant des familles entières, indiquent les sources. “En ajoutant un nom des listes générées par Lavander à Where’s Daddy ?, la personne marquée était placée sous surveillance et pouvait être attaquée dès leur retour à la maison, faisant s'effondrer la maison sur les gens à l'intérieur.

“Disons qu’on calcule [qu'il y a un agent du] Hamas plus 10 [civils à la maison]”, a déclaré A.. “Habituellement, ces 10 autres sont des femmes et des enfants. Alors de façon absurde, la plupart des personnes que vous avez tuées étaient des femmes et des enfants.”

Étape 3: Choisir une arme

“Nous avons généralement mené les attaques avec des ”bombes stupides””

Une fois qu’une cible a été marquée par Lavander pour assassinat, que le personnel de l'armée a vérifié que celle-ci est masculine, et que les logiciels de suivi l’ont localisée à son domicile, la prochaine étape est de choisir la munition pour les bombarder.

En décembre 2023, CNN a rapporté que, selon les estimations du renseignement américain, environ 45% des munitions utilisées par l'armée de l'air israélienne à Gaza étaient des bombes “bêtes”, connues pour causer plus de dommages collatéraux que les bombes guidées. En réponse au rapport de CNN, un porte-parole de l'armée cité dans l'article a déclaré: “En tant qu'armée avec un code de conduite moral et engagée dans le droit international, nous consacrons de vastes ressources à minimiser les préjudices aux civils que le Hamas a contraint au rôle de boucliers humains. Notre guerre est contre le Hamas, pas contre les habitants de Gaza.”

Cependant, trois sources ont déclaré que les agents juniors marqués par Lavander n'étaient assassinés qu'avec des bombes bêtes, dans le but d'économiser les armements plus coûteux. L'implication, a expliqué une source, étant que l'armée ne frapperait pas une cible junior si elle vivait dans un immeuble de grande hauteur, car l'armée ne voulait pas dépenser une “bombe parquet” plus précise (avec un effet collatéral plus limité) pour l’abattre. Mais si une cible junior vivait dans un bâtiment à seulement quelques étages, alors l'armée était autorisée à utiliser une bombe bête pour le tuer, lui et tous ceux présents dans le bâtiment.

Sur le site d'un bâtiment détruit par une frappe aérienne israélienne à Rafah, dans le sud de Gaza, le 18 mars 2024. (Abed Rahim Khatib / Flash90)

“C'était comme ça pour toutes les cibles juniors” témoigne C., qui depuis le début de la guerre a utilisé divers programmes automatisés. “La seule question était: est-il possible d'attaquer le bâtiment en termes de dommages collatéraux ? Car nous avons généralement mené les attaques avec des bombes bêtes, ce qui signifie détruire littéralement toute la maison et ses occupants. Mais même si une attaque est annulée, vous passez immédiatement à la prochaine cible. En raison du système, les cibles sont infinies et vous en avez 36 000 autres en attente.”

Étape 4: Autoriser les victimes civiles

“Nous avons attaqué presque sans considérer les dégâts collatéraux”

Une source a déclaré que lors d’attaques d’agents juniors, y compris ceux marqués par des systèmes I.A. comme Lavander, le nombre de civils pouvant être tués avec chaque cible était fixé pendant les premières semaines de la guerre jusqu'à 20. Une autre source a affirmé que le nombre fixe était jusqu'à 15. Ces “degrés de dommages collatéraux”, comme les appellent les militaires, s'appliquaient largement à tous les militants juniors présumés, quel que soit leur rang, leur importance militaire et leur âge, et sans examen spécifique au cas par cas pour juger de l'avantage militaire de ces assassinats par rapport aux pertes civiles attendues.

Selon A., un officier qui dans la guerre actuelle travaillait dans une salle de ciblage, le Département du Droit International de l'armée n'a auparavant jamais donné une telle “approbation radicale” pour un degré de dommages collatéraux aussi élevé. “Ce n'est pas juste que vous pouvez tuer toute personne qui est un soldat du Hamas, ce qui est clairement autorisé et légitime en termes de droit international”, a déclaré A. “Mais ils vous disent directement: “Vous êtes autorisé à les tuer avec de nombreux civils””.

“Chaque personne ayant porté un uniforme du Hamas au cours des deux dernières années pourrait être bombardée avec 20 [civils tués comme] dommages collatéraux, même sans autorisation spéciale”, a poursuivi A. “Dans la pratique, le principe de proportionnalité n'existait pas.”

Selon A., c’est cette politique qu’il a appliquée durant la plupart de son service. Ce n'est que plus tard que les militaires ont abaissé le degré de dommages collatéraux. “Dans ce calcul, il pouvait tout aussi bien s'agir de 20 enfants pour un agent junior... ce n'était vraiment pas comme ça dans le passé”, a expliqué A. Interrogé sur la justification sécuritaire de cette politique, il a répondu : “la létalité”.

Les Palestiniens recoivent les corps de leurs proches tués par des frappes aériennes israéliennes, à l'hôpital Al-Najjar à Rafah, Southern Gaza Strip, 7 novembre 2023. (Abed Rahim Khatib / Flash90)

Les sources ont indiqué que cette politique relative au degré fixe et prédéterminé des dommages collatéraux a contribué à accélérer la création massive de cibles à l'aide de Lavander, en présentant un énorme gain de temps. B. a affirmé que le nombre de civils qu'ils étaient autorisés à tuer au cours de la première semaine de la guerre par présumé militant junior était de quinze, mais que ce chiffre était “monté et descendu” au fil du temps.

“Au début, nous avons attaqué presque sans considérer les dégâts collatéraux”, a déclaré B. à propos de la première semaine de guerre. “En pratique, vous ne comptez pas vraiment les gens [dans chaque maison qui est bombardée], puisque vous ne pouvez pas vraiment dire qui est dedans ou pas. Après une semaine, les restrictions sur les dommages collatéraux ont commencé. Le nombre a chuté de [15] à cinq, ce qui a rendu très difficile pour nous d'attaquer, car si toute la famille était à la maison, nous ne pouvions pas le bombarder. Ensuite, ils ont de nouveau augmenté le nombre.”

“Nous savions que nous allions tuer plus de 100 civils”

Des sources nous ont déclaré qu’à l’heure actuelle, en partie à cause de la pression américaine, l'armée israélienne ne procède plus à la génération de cibles juniors pour bombarder des maisons civiles. Le fait que la plupart des maisons de la bande de Gaza aient déjà été détruites ou endommagées, et que presque toute la population a été déplacée, a également altéré la capacité de l’armée à pouvoir compter sur ses bases de données de renseignement et ses programmes automatisés de localisation.

E. affirme que le bombardement massif des militants juniors n'a eu lieu qu'au cours des deux premières semaines de la guerre, puis a été arrêté principalement pour ne pas gaspiller de bombes. “Il y a une économie des munitions”, a déclaré E.. “Ils avaient toujours peur qu'il y ait [une guerre] dans la zone Nord [avec le Hezbollah au Liban]. Ils n’attaquent désormais plus du tout ce genre de cibles [juniors].”

Cependant, les frappes aériennes contre les commandants de classe supérieure du Hamas sont toujours d’actualité, et les sources ont déclaré que pour ces attaques, l'armée autorise le meurtre de “centaines” de civils par cible - une politique officielle qui est sans précédent historique en Israël, ou même dans les récentes opérations militaires américaines.

“Dans le bombardement du commandant du bataillon de Shuja’iya, nous savions que nous tuerions plus de 100 civils", a rappelé B. à propos d'un bombardement du 2 décembre qui, selon le porte-parole de l’IDF, visait à assassiner Wisam Farhat. «Pour moi, psychologiquement, c'était inhabituel. Plus de 100 civils - on passe une ligne rouge.”

Des colonnes de feu et de fumée s’élèvent vers le ciel lors de frappes aériennes israéliennes sur la bande de Gaza, 9 octobre 2023. (Atia Mohammed / Flash90)

Amjad al-Sheikh, un jeune Palestinien de Gaza, a déclaré que de nombreux membres de sa famille ont été tués dans ce bombardement. Résident de Shuja’iya, à l’est de Gaza City, il était ce jour-là dans un supermarché local quand il a entendu cinq explosions qui ont fait voler les fenêtres en éclats.

“J'ai couru à la maison voir ma famille, mais il n'y avait plus de bâtiments là-bas”, a déclaré Al-Sheikh à +972 et Local Call. “La rue n’était que cris et fumée. Des blocs résidentiels entiers ont été transformés en montagnes de décombres et de fosses profondes. On a tous commencé à creuser à la main pour chercher des signes de la maison de ma famille.”

La femme et la petite fille d'Al-Sheikh ont survécu - protégés par un placard tombé sur eux - mais il a retrouvé les 11 autres membres de sa famille - parmi eux ses sœurs, ses frères et leurs jeunes enfants - morts sous les décombres. Selon le groupe des droits de l'homme B’tselem, le bombardement ce jour-là a détruit des dizaines de bâtiments, tué des dizaines de personnes et enterré des centaines sous les ruines de leurs maisons.

“Des familles entières ont été tuées”

Des sources du renseignement ont déclaré qu'ils ont participé à des frappes encore plus meurtrières. Afin d'assassiner Ayman Nofal, le commandant de la brigade centrale de Gaza du Hamas, une source a déclaré que l'armée avait autorisé le meurtre d'environ 300 civils, en détruisant plusieurs bâtiments du camp de réfugiés d'Al-Bureij dans des frappes aériennes le 17 octobre, sur la base d'une localisation imprécise de Nofal. Des séquences satellites et des vidéos de la scène montrent la destruction de plusieurs grands immeubles d'appartements à plusieurs étages.

“Entre 16 et 18 maisons ont été anéanties lors de l'attaque”, a déclaré Amro Al-Khatib, un résident du camp. “Nous ne pouvions pas deviner un appartement de l'autre - ils se sont tous mélangés dans les décombres et nous avons trouvé des bouts de gens partout.”

Au lendemain, Al-Khatib a compté environ 50 cadavres retirés des débris et 200 blessés, beaucoup d'entre eux dans un état grave. Mais ce n'était que le premier jour. Les résidents du camp ont passé cinq jours à extirper les morts et les blessés de cet enfer, a-t-il déclaré.

Au camp de réfugiés d'Al-Maghazi, des Palestiniens trouvent un cadavre dans les décombres après une frappe aérienne israélienne ayant fait des dizaines de morts, Gaza centre, 5 novembre 2023. (Mohammed Zaanoun / ActiveStills)

Nael al-Bahisi, un ambulancier, a été l'une des premières sur la scène. Il a compté entre 50 et 70 victimes le premier jour. “À un certain moment, nous avons compris que la cible de la frappe était le commandant du Hamas Ayman Nofal”, a-t-il déclaré. “Ils l'ont tué, et avec lui beaucoup de gens qui ne savaient pas qu'il était là. Des familles entières avec leurs enfants ont été tuées.”

Une autre source de renseignement a déclaré que l'armée avait détruit un immeuble de grande hauteur mi-décembre à Rafah, tuant “des dizaines de civils” dans une tentative d’assassinat de Mohammed Shabaneh, le commandant de la brigade de Rafah du Hamas (dont on ne sait pas s'il a été tué ou non dans l'attaque). Selon la source, les commandants seniors se cachent dans des tunnels qui passent sous des bâtiments civils, et donc le choix de les assassiner avec une frappe aérienne tue nécessairement des civils.

“La plupart des blessés étaient des enfants”, a déclaré Wael al-Sir, 55 ans, qui a été témoin de cette frappe massive. Il a témoigné que le bombardement du 20 décembre avait détruit un “bloc résidentiel entier” et tué au moins 10 enfants.

“Il y avait une politique complètement permissive concernant les victimes des opérations [de bombardement] - si permissives qu’à mon avis, il avait un élément de vengeance”, a déclaré D., une source du renseignement. “Au coeur de tout ça étaient les assassinats de seniors [du Hamas et du PIJ] pour lesquels ils étaient prêts à tuer des centaines de civils. Nous calculions: combien pour un commandant de brigade, combien pour un commandant de bataillon, etc.”

Les Palestiniens inspectent les décombres et essaient de sauver leurs proches ensevelis après une frappe aérienne israélienne dans la ville de Rafah, Southern Gaza Strip, le 22 octobre 2023. (Abed Rahim Khatib / Flash90)

“Il y avait des réglementations, mais elles étaient très permissives”, a déclaré E., une autre source du renseignement. “Nous avons abattu des cibles avec des dommages collatéraux à deux chiffres élevés, voire à faible triple chiffre. Ce sont des choses qui ne sont pas jamais arrivées.”

Un taux aussi élevé de “dommages collatéraux” est exceptionnel, pas juste comparé à ce que l'armée israélienne jugeait auparavant acceptable, mais aussi par rapport aux guerres menées par les États-Unis en Irak, Syrie et Afghanistan.

Le général Peter Gersten, commandant adjoint des opérations et du renseignement dans la guerre pour lutter contre l'Etat islamique en Irak et en Syrie, a déclaré en 2021 à un magazine de la défense américaine qu'une attaque avec des dommages collatéraux de 15 civils déviait de la procédure, et que pour la mener à bien, il a dû obtenir une autorisation spéciale du chef du Commandement Central Américain, le Général Lloyd Austin, qui est maintenant Secrétaire à la Défense.

“Avec Oussama ben Laden, vous aviez une VNJ [valeur de victime non combattante], de 30, mais si vous aviez un commandant de bas niveau, son NCV était généralement nul”, a déclaré Gersten. “Nous avons collé au zéro le plus longtemps possible.”

“On nous a dit:" Bombardez tout ce que vous pouvez”

Toutes les sources interviewées pour cette enquête ont déclaré que les massacres du Hamas le 7 octobre et l’enlèvement d’otages ont grandement influencé la politique incendiaire de l’armée et les degrés de dommages collatéraux. “Au début, l'atmosphère était douloureuse et vindicative”, a déclaré B., qui a été appelé dans l'armée immédiatement après le 7 pour servir dans une salle de ciblage. “Les règles étaient très indulgentes. Ils ont abattu quatre bâtiments alors qu’ils savaient que la cible était dans l'un d'entre eux. C'était fou.”

“Il y avait une dissonance: d'un côté, les gens ici étaient frustrés de ne pas attaquer suffisamment”, poursuit B. “De l’autre, à la fin de la journée vous voyez que mille Gazaouis de plus sont morts, la plupart d'entre eux civils.”

“Il y avait une hystérie dans les rangs professionnels”, a déclaré D., qui a également été appelé immédiatement après le 7. “Ils ne savaient pas comment réagir. Ils savaient juste qu’ils voulaient commencer à bombarder comme des dingues pour essayer de démanteler les capacités du Hamas.”

D. a souligné qu'on ne leur a pas explicitement dit que l'objectif de l'armée était de se “venger”, mais a exprimé que “dès qu’une cible liée au Hamas est légitimée et que presque tous les dommages collatéraux sont approuvés, il devient clair pour vous que des milliers de des gens vont être tués. Même si officiellement, chaque cible est liée au Hamas, lorsque la politique est si permissive, elle perd tout son sens.”

A. a également utilisé le mot “vengeance” pour décrire l'atmosphère à l'armée après le 7 octobre. “Personne n'a pensé à ce qu’on ferait après, à la fin de la guerre, ou à la façon dont il sera possible de vivre à Gaza et ce qu'ils en feront”, a déclaré A.. “On nous a dit: “Maintenant, nous devons éradiquer le Hamas, quel que soit le coût. Alors bombardez tout ce que vous pouvez.””.

B., la source de renseignement senior, a déclaré que rétrospectivement, il pense que cette politique de mort “disproportionnée” à Gaza met également en danger les Israéliens, et que c’est l'une des raisons pour lesquelles il a décidé d'être interviewé.

“À court terme, nous sommes plus en sécurité grâce aux pertes du Hamas. Mais à long terme, je pense que nous le serons moins. Je vois comment toutes les familles endeuillées de Gaza - et c’est presque tout le monde - seront plus motivées pour rejoindre le Hamas dans les 10 ans à venir. Et il sera tellement plus aisé pour [le Hamas] de les recruter.”

Dans une déclaration à +972 et Local Call, l'armée israélienne a nié une grande partie de ce que les sources nous ont dit, affirmant que “chaque cible est examinée individuellement, tandis qu'une évaluation individuelle est faite de l'avantage militaire et des dommages collatéraux attendus de l'attaque… L’IDF n’attaque pas lorsque les dommages collatéraux attendus de l'attaque sont excessifs par rapport à l'avantage militaire.”

Étape 5: Calculer les dommages collatéraux

“Le modèle n'était pas connecté à la réalité”

Selon les sources de renseignement, le calcul par l'armée israélienne du nombre de civils susceptibles d’être tués dans chaque maison aux côtés d'une cible - une procédure examinée dans une de nos enquêtes précédentes - a été réalisé à l'aide d'outils automatiques et inexacts. Pendant les guerres précédentes, le personnel du renseignement passait beaucoup de temps à vérifier le nombre de personnes dans une maison marquée pour bombardement, et à lister dans un “dossier cible” le nombre de civils susceptibles d'être tués. Après le 7 octobre, cependant, cette vérification approfondie a été largement abandonnée en faveur de l'automatisation.

En octobre, le New York Times nous parlait d'un système opéré à partir d'une base spéciale dans le sud d'Israël, qui recueille les informations des téléphones portables dans la bande de Gaza et a fourni aux militaires une estimation du nombre de Palestiniens ayant fui du nord de la bande de Gaza vers le sud. Le Brigadier Général Udi Ben Muha a déclaré au Times que “ce n'est pas un système à 100% parfait - mais cela vous donne les informations nécessaires pour prendre une décision.” Le système fonctionne selon un code couleur: le rouge marque les zones où il y a beaucoup de gens et les zones vertes et jaunes indiquent celles qui ont été relativement vidées de leurs résidents.

Les Palestiniens marchent vers le sud sur une route principale après avoir fui leurs maisons à Gaza City, 10 novembre 2023. (Atia Mohammed / Flash90)

Les sources ont décrit un système similaire qui calcule les dommages collatéraux et a été utilisé pour décider de bombarder un bâtiment à Gaza. Ils ont déclaré que le logiciel avait calculé le nombre de civils résidant dans chaque maison avant la guerre - en évaluant la taille du bâtiment et en examinant la liste des résidents - puis en réduisant ces chiffres par la proportion de résidents ayant supposément évacué le quartier.

Par exemple, si l’armée estimait que la moitié des résidents d’un quartier étaient partis, le programme compterait qu’une maison dans laquelle vivent en temps normal 10 résidents en contient désormais 5. Pour gagner du temps et comme durant les opérations précédentes, les sources ont déclaré que l’armée n’a pas vérifié les maisons pour savoir combien de personnes y vivaient réellement et valider que l’estimation du programme était exacte.

“Ce modèle n'était pas connecté à la réalité”, a affirmé une source. “Il n'y avait aucun lien entre ceux qui occupaient la maison maintenant, pendant la guerre, et ceux qui étaient répertoriés comme y vivant avant la guerre. [À une occasion], nous avons bombardé une maison sans savoir qu'il y avait plusieurs familles à l'intérieur, qui s’y cachaient ensemble.”

La source a déclaré que bien que l'armée savait que de telles erreurs pouvaient se produire, ce modèle imprécis a néanmoins été adopté car il était plus rapide. Dès lors, “le calcul des dommages collatéraux fut complètement automatique et statistique” - produisant même des chiffres qui n'étaient pas des nombres entiers.

Étape 6: bombarder une maison familiale

“Vous avez tué une famille sans raison”

Les sources ont expliqué qu'il y avait parfois un écart substantiel entre le moment où les systèmes de suivi comme Where’s Daddy ? alertent un officier qu'une cible était entrée dans son domicile et le bombardement de celui-ci - conduisant au meurtre de familles entières même sans atteindre l’individu cible. “Il est arrivé plusieurs fois que nous attaquions une maison, alors que l’individu n'était finalement même pas présent”, “Le résultat, c’est que vous avez tué une famille sans raison.”

Trois sources de renseignement nous ont déclaré qu'ils ont été témoins d'un incident où l'armée a bombardé la maison privée d'une famille sans que l'objectif prévu de l'assassinat soit à l'intérieur, une erreur dûe au fait qu’aucune vérification ne soit menée en temps réel.

Les Palestiniens reçoivent les corps de parents tués lors des frappes aériennes israéliennes. Hôpital d'Al-Najjar, Sud de la Bande de Gaza, 6 novembre 2023. (Abed Rahim Khatib / Flash90)

“Parfois [la cible] était à la maison plus tôt, et puis la nuit il s’en allait dormir ailleurs, dans un tunnel par exemple, et vous ne le saviez pas”, a déclaré l'une des sources. “Il y a des moments où vous prenez l’initiative de vérifier plusieurs fois l'emplacement, et d’autres où vous dites simplement: “Bon, il était dans la maison au cours des dernières heures, alors bombardez.”

Une autre source a décrit un incident similaire qui l'a affecté et l’a motivé à être interviewé pour cette enquête. “La cible a été signalée à son domicile à 20 heures. Au final, l'Air Force a bombardé la maison à 3 heures du matin. Nous avons découvert [que pendant ce temps] qu'il avait réussi à se déplacer avec sa famille dans une autre maison. Et que deux autres familles avec des enfants s’étaient abritées dans le bâtiment que nous avons bombardés.”

Dans les guerres précédentes à Gaza, après l'assassinat des cibles humaines, les renseignements israéliens effectuaient des procédures d'évaluation des dommages causés par la bombe (“Bomb Damage Assessment”) - une vérification de routine après la frappe pour voir si le commandant senior avait bien été tué et combien de civils avaient été tués avec lui. Comme l'a révélé une de nos enquêtes précédentes, cela impliquait d'écouter les appels téléphoniques de parents ayant perdu leurs proches dans l’attaque. Toutefois, durant la guerre actuelle, pour les individus marqués comme juniors par l'IA, les sources affirment que cette procédure a été abolie pour gagner du temps. Elles ont déclaré qu'elles ne savaient pas réellement combien de civils avaient été tués avec chaque frappe, et qu’ils ne savaient même pas si la cible lui-même avait été atteinte.

“Vous ne savez pas exactement combien de gens vous avez tué et qui c’était”, a déclaré une source de renseignement à Local Call pour une enquête précédente publiée en janvier. “Ce n'est que lorsqu'il s'agit d'agents supérieurs du Hamas que vous suivez la procédure BDA. Dans le reste des cas, vous ne vous en souciez pas. Vous obtenez juste un rapport de l'Air Force pour savoir si le bâtiment a été atteint, et c'est tout. Vous n'avez aucune idée de la quantité de dégâts collatéraux que ça a fait; Vous passez immédiatement à la cible suivante. L'accent était mis sur la création du plus de cibles possible, le plus rapidement possible.”

Mais alors que l'armée israélienne peut voler de frappe en frappe sans s'attarder sur le nombre de victimes, Amjad al-Sheikh, le résident de Shuja'iya qui a perdu 11 des membres de sa famille dans le bombardement du 2 décembre, a déclaré que lui et ses voisins sont toujours à la recherche des cadavres des disparus.

“Jusqu'à aujourd’hui, il y a des corps perdus sous les décombres”, a-t-il déclaré. “Quatorze bâtiments résidentiels ont été bombardés avec leurs résidents à l'intérieur. Certains de mes proches et voisins sont toujours enterrés.”

» Enquête originale par Yuval Abraham, 3/4/24 «


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By Yuval Abraham April 3, 2024


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Ah… c’est comme si c’était hier mais ça va faire 10 ans… :’) Par une jolie synchronicité, alors que nous rédigions cet article la mentionnant, Marguerite faisait elle aussi mention de l’affaire dans ce tweet où elle s’en excuse, sans cette fois nous mentionner... Nous ne demandons qu’à lui pardonner. Notre existence censurée ayant été mentionnée à celle-ci par plusieurs utilisateurs, nous y compris, il ne tient qu’à elle de joindre le geste à la parole en partageant cet article pour aider à lui redonner la tribune qui nous est injustement déniée depuis tant d’années. Juste pour avoir répétitivement dit la vérité.

Aucune réponse de l’intéressée au 7/6… après, ce n’est pas étonnant puisque notre présence sur le site est invisibilisée… -_- Contactez-la ! Puisse celle-ci prouver son repentir et la sincérité de ses excuses en militant pour le rétablissement de notre vidéo et de notre présence sur Twitter (ce qui n’arrivera pas) ;)

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Ça arrive également lors de la traduction de contenus sur le covid ou le “vaccin”… Étonnant, non ?

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Et même une population mondiale, comme on le voit avec le génocide du “vaccin” ! C’est ça, être au dessus des Nations et des lois !

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Notons qu’aujourd’hui, la tâche ayant été accomplie avec le mot “daddy”, c’est au tour du mot “mommy” d’y passer avec succès, et qu’on ne peut survoler une conversation Twitter entre Gen-Z dégénérés (oui on surveille tout 😩) sans les voir s’exclamer avec lubricité “Mommy !!” 🤤🤤🤤*bave émoji* devant du porno furry (qui lui normalise gentiment la zoophilie)…😷 Des générations de flinguées ! (pardon pour l’image mais faut bien ILLUSTRER !)

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